Journées d’études internationales « Raison et critique »
Jeudi 23 janvier et jeudi 22-vendredi 23 mai 2025
Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris-Panthéon-Assas
(ISJPS/CPCS/NoSoPhi et Institut Michel Villey)
[Le programme du premier volet de ces journées est consultable ICI]
Raison et critique II
Jeudi 22 et vendredi 23 mai 2025
Centre Panthéon, Salle 6 (Aile Soufflot, 2e étage)
Inscription obligatoire d’ici le 19 mai 2025 à l’adresse : https://ypl.me/Khg
Pouvoirs de la raison critique
Jeudi 22 mai 2025 (15h-18h)
15h Regina Kreide (Justus Liebig University, Giessen) : Reasonable Freedom and Dialectical Learning Processes
Discutante : Isabelle Aubert (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IUF)
16h30 Franck Fischbach (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Raison et coopération
Discutante : Élodie Djordjevic (Université Paris-Panthéon-Assas)
⁂
Critique éclairée ou aveugle ?
Vendredi 23 mai 2025 (10h-13h)
10h Armando Manchisi (Université de Turin) : Self-Realization and Social Critique.
Discutante : Jamila Mascat (Université d’Utrecht)
11h30 Emmanuel Renault (Université Paris-Nanterre) : L’injustice épistémique comme pathologie de la raison
Discutante : Sabina Tortorella (Université de Namur, Marie Skłodowska-Curie Fellow)
13h Conclusions des travaux
Argumentaire
Depuis plusieurs décennies, certains auteurs de la philosophie classique allemande ont fait l’objet d’un intérêt renouvelé. On connaît, à cet égard, la fortune de la philosophie habermassienne, dans sa reprise de la pensée kantienne et les transformations qu’elle lui imprime. De même, à la faveur, notamment, de ce qui a pu être désigné comme un « Hegel Revival », la fécondité de la pensée hégélienne a été mise en lumière, en particulier concernant les enjeux soulevés par les questions liées à la normativité pratique. Toutefois, ces recours à certains aspects de la philosophie pratique de l’idéalisme allemand ne vont la plupart du temps pas sans une certaine renonciation – voire un abandon et un rejet radicaux – de la conception de la raison qui semble pourtant au cœur de ces pensées et, peut-être, du tournant philosophique qu’elles constituent : celle d’une raison qui, comprise comme faculté de l’universel, a fondamentalement une vocation pratique, normative. Si l’on peut en effet tenir que l’idée d’un primat de la raison pratique est l’un des traits qui caractérise les pensées qui, assumant le tournant critique kantien, sont communément regroupées sous le nom d’idéalisme allemand, c’est précisément les thèses les plus fortes sur la raison et la rationalité qui semblent être mises de côté par beaucoup des réactualisations contemporaines. Celles-ci jugent cette conception de la raison métaphysiquement trop pesante ou se méfient de l’optimisme de la raison et de l’idée de progrès issus de l’Aufklärung. C’est ainsi à un scepticisme de la raison et à un relativisme des valeurs que semble conduire le tournant post-moderne, de telle sorte encore qu’on a pu dire de la raison moderne qu’elle connaissait une véritable crise.
Les journées d’études « Raison et critique » organisées en deux sessions le 23 janvier et les 22 et 23 mai 2025 se proposent de mesurer les conséquences de cette crise au moins apparente et de dégager ses possibles conséquences sur la détermination de la critique comme de la puissance critique de la raison.
Affronter cette crise, est-ce nécessairement renoncer à la raison en un sens fort, c’est-à-dire une raison qui ne soit précisément pas réductible aux raisons (de l’agent) sur lesquelles semble essentiellement se concentrer, notamment, la philosophie contemporaine de l’action ? Les crises de la raison moderne doivent-elles conduire à reléguer l’intelligence de la pratique et sa critique à de simples raisons, toujours particulières ? Autrement dit, conduisent-elles à renoncer, en matière normative, à l’exigence de l’universel : à renoncer à l’ambition qui était celle de la raison pratique à la faveur de simples raisons ? Et quel serait le coût de cette éventuelle renonciation quant au pouvoir critique de la raison dans sa liaison à l’émancipation, c’est-à-dire à sa capacité, en pensant le monde social, à ouvrir les voies de sa transformation ?
Organisation
Isabelle Aubert (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS/NoSoPhi, IUF)
Élodie Djordjevic (Université Paris-Panthéon-Assas, Institut Michel Villey)
Jean-François Kervégan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS/NoSoPhi)
Jamila Mascat (Université d’Utrecht, ISJPS/NoSoPhi)
Sabina Tortorella (Université de Namur, ISJPS/NoSoPhi, Marie Skłodowska-Curie Fellow)
Date et heure : jeudi 22 mai 2025 – vendredi 23 mai 2025, 15:00–13:30
Lieu : Salle 6 de l'Université Panthéon-Sorbonne (12 place du Panthéon, 75005 Paris)
Type : Colloques