Début avril 2019, le Dr Jérôme Couillerot recevait le Prix Albert Viala 2019 pour sa thèse Un régime de la liberté : la démocratie dans l’œuvre de Claude Lefort.

Jérôme Couillerot, ancien doctorant et désormais chercheur associé de l’Institut Michel Villey, avait soutenu sa thèse de droit public en décembre 2017, thèse qui avait été dirigée par le Pr Olivier Beaud. En mars 2019, il gagnait également un Prix de thèse de l’Université Panthéon-Assas et dirigeait, avec les Dr É. Djordjevic, MCF M. Plouviez et Dr S. Tortorella un volume de la revue Droit et Philosophie consacré à « Marx et le droit » (Paris, Dalloz, 2019).

Résumé de la thèse :

Claude Lefort est un penseur majeur du totalitarisme soviétique et un théoricien original de la démocratie; mais cette pensée souffre d’être encore trop peu étudiée, et surtout peu comprise dans son articulation générale. Ce travail se propose de remédier à cette carence, et s’efforce, au travers d’une reconstruction des dimensions fondamentales de l’œuvre, de restituer à la pensée de l’auteur sa cohérence interne. Nous postulons ici que cette cohérence se dévoile à bien vouloir identifier le projet central de Claude Lefort, qui fut de penser les conditions de possibilité de la liberté politique, et partant, la démocratie comme un régime de la liberté. Un tel projet, d’abord envisagé dans le cadre de la théorie marxiste, va progressivement être réévalué à l’aide de la philosophie de Maurice Merleau-Ponty,pour aboutir à une récusation des acceptions traditionnelles – telles que comprises en droit public – des notions de pouvoir et de liberté. Il s’agit alors pour Lefort de permettre la liberté politique, c’est ce que s’efforce de montrer la première partie. Il faut ensuite tirer les conséquences logiques d’une telle récusation. Elle amène à reconsidérer en profondeur la nature des deux termes: le pouvoir gagne une dimension «symbolique», et les libertés se pensent comme indissociablement individuelles et collectives. Cette construction se veut une manière spécifique d’organiser la liberté politique, c’est ce que s’emploie à révéler la seconde partie.